Cabaret Lilith
Lu sur l'Interdit : "Séléna de Sade, sorcière, hardeuse et sado-maso ne mène pas une vie de tout repos, si l’on en croit le récit qu’elle en fait dans L’Amante religieuse ou Journal intime d’une actrice de X.Petit génie du mal ou du mâle ? Ou simplement quelqu’un de sincère et d’émouvant ? Pourquoi ne pas se protéger derrière l'apposition du mot « roman » sur la couverture ? Mon livre est autobiographique à 90 %, je n'ai rien à cacher et je ne vois pas pourquoi je me protégerais derrière « l'apposition du mot roman ». Il est certes parfois trash mais avant tout sensible et authentique avec des stars et des personnes existantes dont le nom a été modifié mais que l'on reconnaît aisément.
La préface de ton livre a une signature prestigieuse, celle de Vincent Ravalec. Peux-tu nous raconter comment c'est arrivé ?
Je suis une grande admiratrice de Vincent Ravalec en tant qu'homme, écrivain et réalisateur. Il a lu mes écrits, je l'ai appelé, on s'est rencontrés dans un appartement parisien où il travaillait avec un ami sur un projet. On a longuement parlé. J'étais très intimidée car c'est quelqu'un de mystérieux qui vous regarde droit dans les yeux pour mieux sonder votre âme. La mienne a dû lui plaire et il a accepté d'écrire ma préface. Vincent est véritablement généreux et captivant. Il se démarque de beaucoup d'écrivains par son immense talent. Il a quelque chose de Boris Vian et de William Tennessee. Son attitude est calme mais sa plume fougueuse. J'ai été très honorée qu'il daigne la poser sur le papier pour m'écrire ces quelques lignes.
Ton livre s'appelle L'Amante religieuse et tu y fais plusieurs fois allusion à ton pouvoir d'offrir tes partenaires à Lilith ; pourtant il semble qu'ils ne soient pas sacrifiés réellement physiquement. Qu'est-ce que tu veux dire par là exactement ?
Heureusement qu'ils ne sont pas sacrifiés physiquement ! Ce serait le comble de la connerie et je ne suis pas satanique ! Lilith fut la première femme d'Adam et la toute première femme à refuser la soumission tant sexuelle que mentale de son compagnon. Pour la punir, Dieu lui coupa les bras, les remplaçant par des ailes pour qu'elle ne puisse tenir les nourrissons et la renvoya chez son père Lucifer (porteur de lumière en latin, les prénoms Luc, Lucien, Lucie… en sont issus). Elle a été remplacée par la soumise : « Ève ». Lilith, cette déité, a été diabolisée par son refus envers un être phallocrate, un mâle dans toute sa splendeur. Dans la tradition wiccane, elle représente le plaisir, le désir et ce n'est que mentalement que je la remerciais pour les étalons qu'elle m'accordait sexuellement et que je lui avais demandés lors de mes prières.
Tu te présentes dans ton livre comme prêtresse wiccane, pratiquant la magie rouge. Qu'est-ce que tu peux dire là-dessus à des profanes ?
Des siècles de magie rouge seraient trop longs à te résumer. Pour en parler brièvement, la magie rouge se résume en un ensemble d'actes sexuels allant de la masturbation aux rapports tantriques ou charnels, dans le but de faire un travail sur son propre corps et esprit ou d'obtenir un résultat espéré sur les faits de la vie, comme la santé, le travail, l'amour… Elle consiste à exploiter nos énergies sexuelles en les rendant positives. Pour plus de renseignements à ce sujet, je te conseille les livres d'Aleister Crowley et de Diane et Jack Coutela.
J'ai cru comprendre qu'entre sorciers et sorcières il y a une loi que tu aurais transgressée, celle de coucher avec des non-initiés, que vous appelez simplement « les humains » ?
Les sorciers, sorcières « appartenant » à la Wicca ne sont pas soumis, contrairement aux autres religions, à des lois, des diktats, mais peuvent être conseillés par des prêtresses et prêtres. J'ai « couché » avec des « humains » (ce qui n'est pas un terme péjoratif), ce que l'on m'avait déconseillé. J'aurais peut-être dû écouter leurs conseils car j'ai été abusée physiquement parlant, en attrapant des MST qui m'ont rendue stérile, mais également financièrement et moralement, il va de soi. J'ai tout simplement cru en la véracité des dires de ces menteurs et je ne m'en prends qu'à moi-même.
La Wicca est une religion aux États Unis, mais ne recrute pas : on naît sorcier(e)s ou on le devient par mariage. La Wicca est avant tout tolérante et ne se dit pas la meilleure car ce serait prouver une sorte d'extrémisme et ce genre de discours engendre d'ailleurs sur notre terre des guerres de religions ! La Wicca a su retenir les leçons de l'histoire a contrario des « humains » mais ce sont eux qui ont crée un génocide de sorcier(e)s, entre autres, et qui continuent à ne pas retenir les leçons de leur passé (guerres 14-18,39-44…) et s'emploient à s'autodétruire et détruire plantes et animaux victimes de leur silence et du propre plaisir de l'homme à tuer. Toutefois, certains « humains » aimant la nature s'avèrent être sensibles, mais ils sont plutôt rares.
Tu évoques régulièrement tout au long du livre la jouissance dans la souffrance. Ne crains-tu pas de conforter les hommes dans leur conviction pratique que « c'est toujours oui quand elles disent non », comme le disait élégamment un titre de film des années 70 ?
Ce n'est pas « tout au long de mon livre » que je jouis dans la souffrance et heureusement pour moi, mais seulement à un certain moment de mon existence où je me cherchais sexuellement parlant et où je ne pouvais qu'avoir du plaisir dans le masochisme qui s'explique par le fait que je n'ai pas eu de tendresse durant mon enfance, mais beaucoup de fessées.
Pour ce qui est du reste de ta question, je pense que la langue française est assez précise, tout comme mon livre, et que le mot « non » ne veut pas dire « oui » !. C'est clair à la base et c'est typiquement dans la volonté de pensée humaine de nuire que d'affirmer le contraire !
Tu évoques à un moment les véritables raisons qui selon toi ont fait interdire Baise-moi (« Pour violence, pornographie ? Non, plutôt parce que les mecs en prennent plein la poire. »). Peux-tu développer ?
Le film Baise-moi a été à l'encontre des idées judéo-chrétiennes, entre autres, de leur logique phallocratique. Ce film, en réaction et en opposition à l'ordre moral établi dans notre société, a démontré que les femmes ne sont pas des petites choses fragiles que les hommes peuvent manipuler, violer ou tuer comme dans un nombre incalculable de polars ou de films de violence, où ce sont toujours les femmes qui sont les victimes. La pornographie n'a été qu'un prétexte à l'interdiction de ce film, de peur de faire réfléchir certains hommes dérangés, machistes ou certains jeunes gens adeptes des viols collectifs.
Tu évoques aussi « l'espoir d'une rébellion féminine », alors que tu représentes tout ce qui fait horreur aux féministes. Comment assumes-tu ça ?
Je ne me sens effectivement pas féministe même si j'ai de nombreux points communs avec ces femmes qui préfèrent toutefois les plateaux télévisés au terrain. J'en parle en connaissance de cause car je connais un bon nombre de prostituées. Par ailleurs, je n'ai jamais vu de féministes vérifier leurs dires en faisant la démarche d'aller sur des tournages pornographiques et j’ai été déçue quand elles n'acceptèrent pas le débat proposé par HPG qui avait défrayé la chronique, à l'époque, avec un de ces films.
Je suis avant tout activiste pro-sexe à travers mes films, mes performances et ma vie privée. J'évoque « l'espoir d'une rébellion féminine » en réaction aux vouloirs de l'homme : femmes siliconées, épilées (les poils représentent la virilité, donc une possible entrave à celle de l'homme), sexualité selon la volonté de l'homme… La liste serait trop longue, et je rêve qu'une femme devienne un jour Présidente de la République ou papesse. A contrario, je milite également pour le droit des hommes à savoir assumer leur sexe tel qu'il est, ne pas l'agrandir ou le faire grossir par des opérations, s'épiler ou s'astreindre à ressembler à un chippendale pour le simple vouloir de Madame. Je suis pour la femme qui travaille et celle qui veut rester à la maison pour élever ses enfants et inversement pour l'homme, ce qui n'enlève rien à sa virilité.
Peux-tu commenter ta phrase « Comment peut-on vouloir régler des guerres alors que l'on est incapable de régler l'abandon des animaux pendant les vacances ? »
Les politiciens se fichent totalement de la cause animale, des abandons, maltraitances…Les lois ne sont pas, mal ou peu appliquées. À partir du moment où nos dirigeants négligent d'appliquer la loi pour des actes de cruauté qu'ils considèrent comme mineurs, donc à leur portée de politiciens ou de représentants de l'ordre, alors comment osent-ils prétendre s'attaquer à des problèmes de guerres qu'ils considèrent comme majeurs ? En durcissant les peines, les amendes et surtout en voulant les appliquer, les abandons et autres cruautés envers les animaux diminueraient.
Peux-tu développer ton rapport aux animaux ? Tu es végétarienne, voire militante ?
Comme le disait Lamartine, »On n'a pas un cœur pour les humains et un pour les animaux, on a un seul cœur ou rien du tout ! ». Je suis tout à fait de cet avis, mais je prends la défense des minorités qui n'ont pas le pouvoir de la parole, à savoir les animaux. Je suis membre de plusieurs associations, signe et fais signer des pétitions, distribue des tracts quand le temps me le permet. J'ai été très activiste de 18 à 26 ans, mais en suis devenue dépressive quand la police et la justice ne faisaient pas leur travail, quand on retirait un chien maltraité et que le lendemain le tortionnaire, toujours en liberté, nous narguait avec un autre chien. À la fin, c'est déprimant et avec ce genre « d'humains », je suis pour une méthode plus dure, un peu à l'anglaise ou à la manière de l'homme de Cromagnon, puisque finalement la société est incapable de gérer ce genre d'individus ou s'en fiche complètement.
Après ces propos, je suis bien évidemment végétarienne, tente de devenir végétalienne et militante dans la mesure de mon temps disponible. Je suis également contre la fourrure, l'expérimentation animale, je fabrique moi-même mes produits de beauté qui ne sont donc pas testés sur les animaux ou les achètent chez mes cousins sorciers. La liste de mes révoltes de la barbarie « humaine » sur les animaux et sur leurs propres congénères, « les humains », est vraiment trop longue. C'est là que le sens humanité prend vraiment toute sa forme, non ?
Peux-tu commenter « Qui a dit que c'était les pédés qui plantaient le sida au coin de nos rues ? »
C'est une phrase que j'ai trop souvent entendue des hétérosexuels au tout début de l'apparition du sida et qui continue à être criée haut et fort alors que mon expérience tend à dire que le sida est bien implanté chez les hétéros de nos jours, qui prônent le non-port du préservatif dans les clubs échangistes où j'ai tourné quelques reportages en tant que journaliste. Ce sont souvent des personnes de plus de 40 ans, souvent des hommes « responsables », insérés dans la société et pères de famille aimant retrouver « bobonne », comme ils aiment le dire, à la maison, blindés de MST et pire peut-être.
Comment vois-tu ton avenir ?
J'ai arrêté le SM et le X malgré de bonnes propositions de VMD et d'Ovidie, que j'apprécie énormément, pour me consacrer à mon second livre, qui répondra à l'énigme de L'Amante religieuse ou Journal Intime d'une actrice de X. Je parlerai encore de mes expériences passées pornographiques, SM, privées, mais il sera également dirigé vers une réflexion philosophique de la sexualité face aux différentes sociétés et d'autres sujets comme le spécisme…
Je perfectionne également mon site Internet www.selena-de-sade.net, travaille en tant qu'artiste d'art charnel et de body art dans des galeries en opposition avec mon passé, rêve de tourner pour Catherine Breillat et d'écrire des articles sur les derniers films X sortis, pour des magazines pour adultes, avec enfin, une vision de femme dans ce monde de mâles.
Que dirais-tu à toutes ces Lolitas qui rêvent actuellement de faire du X ?
Je leur dirais de s'imposer, de n'écouter que leurs désirs, de ne jamais céder aux dires et vouloirs de certains réalisateurs peu scrupuleux, mais rares dans le métier, heureusement ! De ne tourner qu'avec préservatifs, d'éviter les éjaculations faciales, buccales, sur les muqueuses (c'est valable avec les petits amis de passage en privé !). De s'affirmer tout simplement en tant qu'être respectable et à respecter, ne pas se forcer aux pratiques sexuelles que l'on refuse et se faire sa propre opinion sur les réalisateurs. Dans ce milieu, on peut se construire ou se détruire, il faut déjà avoir un fort caractère et aimer le sexe avant tout.
Quelle serait ta définition du mot « interdit » ?
Le mot « interdit », c'est avant tout pour moi un symbole et un synonyme de vérité, de liberté, de provocation avec un certain goût de « l'extrême de l'extase », comme j'aime à le dire.
Propos recueillis par Alias"
La préface de ton livre a une signature prestigieuse, celle de Vincent Ravalec. Peux-tu nous raconter comment c'est arrivé ?
Je suis une grande admiratrice de Vincent Ravalec en tant qu'homme, écrivain et réalisateur. Il a lu mes écrits, je l'ai appelé, on s'est rencontrés dans un appartement parisien où il travaillait avec un ami sur un projet. On a longuement parlé. J'étais très intimidée car c'est quelqu'un de mystérieux qui vous regarde droit dans les yeux pour mieux sonder votre âme. La mienne a dû lui plaire et il a accepté d'écrire ma préface. Vincent est véritablement généreux et captivant. Il se démarque de beaucoup d'écrivains par son immense talent. Il a quelque chose de Boris Vian et de William Tennessee. Son attitude est calme mais sa plume fougueuse. J'ai été très honorée qu'il daigne la poser sur le papier pour m'écrire ces quelques lignes.
Ton livre s'appelle L'Amante religieuse et tu y fais plusieurs fois allusion à ton pouvoir d'offrir tes partenaires à Lilith ; pourtant il semble qu'ils ne soient pas sacrifiés réellement physiquement. Qu'est-ce que tu veux dire par là exactement ?
Heureusement qu'ils ne sont pas sacrifiés physiquement ! Ce serait le comble de la connerie et je ne suis pas satanique ! Lilith fut la première femme d'Adam et la toute première femme à refuser la soumission tant sexuelle que mentale de son compagnon. Pour la punir, Dieu lui coupa les bras, les remplaçant par des ailes pour qu'elle ne puisse tenir les nourrissons et la renvoya chez son père Lucifer (porteur de lumière en latin, les prénoms Luc, Lucien, Lucie… en sont issus). Elle a été remplacée par la soumise : « Ève ». Lilith, cette déité, a été diabolisée par son refus envers un être phallocrate, un mâle dans toute sa splendeur. Dans la tradition wiccane, elle représente le plaisir, le désir et ce n'est que mentalement que je la remerciais pour les étalons qu'elle m'accordait sexuellement et que je lui avais demandés lors de mes prières.
Tu te présentes dans ton livre comme prêtresse wiccane, pratiquant la magie rouge. Qu'est-ce que tu peux dire là-dessus à des profanes ?
Des siècles de magie rouge seraient trop longs à te résumer. Pour en parler brièvement, la magie rouge se résume en un ensemble d'actes sexuels allant de la masturbation aux rapports tantriques ou charnels, dans le but de faire un travail sur son propre corps et esprit ou d'obtenir un résultat espéré sur les faits de la vie, comme la santé, le travail, l'amour… Elle consiste à exploiter nos énergies sexuelles en les rendant positives. Pour plus de renseignements à ce sujet, je te conseille les livres d'Aleister Crowley et de Diane et Jack Coutela.
J'ai cru comprendre qu'entre sorciers et sorcières il y a une loi que tu aurais transgressée, celle de coucher avec des non-initiés, que vous appelez simplement « les humains » ?
Les sorciers, sorcières « appartenant » à la Wicca ne sont pas soumis, contrairement aux autres religions, à des lois, des diktats, mais peuvent être conseillés par des prêtresses et prêtres. J'ai « couché » avec des « humains » (ce qui n'est pas un terme péjoratif), ce que l'on m'avait déconseillé. J'aurais peut-être dû écouter leurs conseils car j'ai été abusée physiquement parlant, en attrapant des MST qui m'ont rendue stérile, mais également financièrement et moralement, il va de soi. J'ai tout simplement cru en la véracité des dires de ces menteurs et je ne m'en prends qu'à moi-même.
La Wicca est une religion aux États Unis, mais ne recrute pas : on naît sorcier(e)s ou on le devient par mariage. La Wicca est avant tout tolérante et ne se dit pas la meilleure car ce serait prouver une sorte d'extrémisme et ce genre de discours engendre d'ailleurs sur notre terre des guerres de religions ! La Wicca a su retenir les leçons de l'histoire a contrario des « humains » mais ce sont eux qui ont crée un génocide de sorcier(e)s, entre autres, et qui continuent à ne pas retenir les leçons de leur passé (guerres 14-18,39-44…) et s'emploient à s'autodétruire et détruire plantes et animaux victimes de leur silence et du propre plaisir de l'homme à tuer. Toutefois, certains « humains » aimant la nature s'avèrent être sensibles, mais ils sont plutôt rares.
Tu évoques régulièrement tout au long du livre la jouissance dans la souffrance. Ne crains-tu pas de conforter les hommes dans leur conviction pratique que « c'est toujours oui quand elles disent non », comme le disait élégamment un titre de film des années 70 ?
Ce n'est pas « tout au long de mon livre » que je jouis dans la souffrance et heureusement pour moi, mais seulement à un certain moment de mon existence où je me cherchais sexuellement parlant et où je ne pouvais qu'avoir du plaisir dans le masochisme qui s'explique par le fait que je n'ai pas eu de tendresse durant mon enfance, mais beaucoup de fessées.
Pour ce qui est du reste de ta question, je pense que la langue française est assez précise, tout comme mon livre, et que le mot « non » ne veut pas dire « oui » !. C'est clair à la base et c'est typiquement dans la volonté de pensée humaine de nuire que d'affirmer le contraire !
Tu évoques à un moment les véritables raisons qui selon toi ont fait interdire Baise-moi (« Pour violence, pornographie ? Non, plutôt parce que les mecs en prennent plein la poire. »). Peux-tu développer ?
Le film Baise-moi a été à l'encontre des idées judéo-chrétiennes, entre autres, de leur logique phallocratique. Ce film, en réaction et en opposition à l'ordre moral établi dans notre société, a démontré que les femmes ne sont pas des petites choses fragiles que les hommes peuvent manipuler, violer ou tuer comme dans un nombre incalculable de polars ou de films de violence, où ce sont toujours les femmes qui sont les victimes. La pornographie n'a été qu'un prétexte à l'interdiction de ce film, de peur de faire réfléchir certains hommes dérangés, machistes ou certains jeunes gens adeptes des viols collectifs.
Tu évoques aussi « l'espoir d'une rébellion féminine », alors que tu représentes tout ce qui fait horreur aux féministes. Comment assumes-tu ça ?
Je ne me sens effectivement pas féministe même si j'ai de nombreux points communs avec ces femmes qui préfèrent toutefois les plateaux télévisés au terrain. J'en parle en connaissance de cause car je connais un bon nombre de prostituées. Par ailleurs, je n'ai jamais vu de féministes vérifier leurs dires en faisant la démarche d'aller sur des tournages pornographiques et j’ai été déçue quand elles n'acceptèrent pas le débat proposé par HPG qui avait défrayé la chronique, à l'époque, avec un de ces films.
Je suis avant tout activiste pro-sexe à travers mes films, mes performances et ma vie privée. J'évoque « l'espoir d'une rébellion féminine » en réaction aux vouloirs de l'homme : femmes siliconées, épilées (les poils représentent la virilité, donc une possible entrave à celle de l'homme), sexualité selon la volonté de l'homme… La liste serait trop longue, et je rêve qu'une femme devienne un jour Présidente de la République ou papesse. A contrario, je milite également pour le droit des hommes à savoir assumer leur sexe tel qu'il est, ne pas l'agrandir ou le faire grossir par des opérations, s'épiler ou s'astreindre à ressembler à un chippendale pour le simple vouloir de Madame. Je suis pour la femme qui travaille et celle qui veut rester à la maison pour élever ses enfants et inversement pour l'homme, ce qui n'enlève rien à sa virilité.
Peux-tu commenter ta phrase « Comment peut-on vouloir régler des guerres alors que l'on est incapable de régler l'abandon des animaux pendant les vacances ? »
Les politiciens se fichent totalement de la cause animale, des abandons, maltraitances…Les lois ne sont pas, mal ou peu appliquées. À partir du moment où nos dirigeants négligent d'appliquer la loi pour des actes de cruauté qu'ils considèrent comme mineurs, donc à leur portée de politiciens ou de représentants de l'ordre, alors comment osent-ils prétendre s'attaquer à des problèmes de guerres qu'ils considèrent comme majeurs ? En durcissant les peines, les amendes et surtout en voulant les appliquer, les abandons et autres cruautés envers les animaux diminueraient.
Peux-tu développer ton rapport aux animaux ? Tu es végétarienne, voire militante ?
Comme le disait Lamartine, »On n'a pas un cœur pour les humains et un pour les animaux, on a un seul cœur ou rien du tout ! ». Je suis tout à fait de cet avis, mais je prends la défense des minorités qui n'ont pas le pouvoir de la parole, à savoir les animaux. Je suis membre de plusieurs associations, signe et fais signer des pétitions, distribue des tracts quand le temps me le permet. J'ai été très activiste de 18 à 26 ans, mais en suis devenue dépressive quand la police et la justice ne faisaient pas leur travail, quand on retirait un chien maltraité et que le lendemain le tortionnaire, toujours en liberté, nous narguait avec un autre chien. À la fin, c'est déprimant et avec ce genre « d'humains », je suis pour une méthode plus dure, un peu à l'anglaise ou à la manière de l'homme de Cromagnon, puisque finalement la société est incapable de gérer ce genre d'individus ou s'en fiche complètement.
Après ces propos, je suis bien évidemment végétarienne, tente de devenir végétalienne et militante dans la mesure de mon temps disponible. Je suis également contre la fourrure, l'expérimentation animale, je fabrique moi-même mes produits de beauté qui ne sont donc pas testés sur les animaux ou les achètent chez mes cousins sorciers. La liste de mes révoltes de la barbarie « humaine » sur les animaux et sur leurs propres congénères, « les humains », est vraiment trop longue. C'est là que le sens humanité prend vraiment toute sa forme, non ?
Peux-tu commenter « Qui a dit que c'était les pédés qui plantaient le sida au coin de nos rues ? »
C'est une phrase que j'ai trop souvent entendue des hétérosexuels au tout début de l'apparition du sida et qui continue à être criée haut et fort alors que mon expérience tend à dire que le sida est bien implanté chez les hétéros de nos jours, qui prônent le non-port du préservatif dans les clubs échangistes où j'ai tourné quelques reportages en tant que journaliste. Ce sont souvent des personnes de plus de 40 ans, souvent des hommes « responsables », insérés dans la société et pères de famille aimant retrouver « bobonne », comme ils aiment le dire, à la maison, blindés de MST et pire peut-être.
Comment vois-tu ton avenir ?
J'ai arrêté le SM et le X malgré de bonnes propositions de VMD et d'Ovidie, que j'apprécie énormément, pour me consacrer à mon second livre, qui répondra à l'énigme de L'Amante religieuse ou Journal Intime d'une actrice de X. Je parlerai encore de mes expériences passées pornographiques, SM, privées, mais il sera également dirigé vers une réflexion philosophique de la sexualité face aux différentes sociétés et d'autres sujets comme le spécisme…
Je perfectionne également mon site Internet www.selena-de-sade.net, travaille en tant qu'artiste d'art charnel et de body art dans des galeries en opposition avec mon passé, rêve de tourner pour Catherine Breillat et d'écrire des articles sur les derniers films X sortis, pour des magazines pour adultes, avec enfin, une vision de femme dans ce monde de mâles.
Que dirais-tu à toutes ces Lolitas qui rêvent actuellement de faire du X ?
Je leur dirais de s'imposer, de n'écouter que leurs désirs, de ne jamais céder aux dires et vouloirs de certains réalisateurs peu scrupuleux, mais rares dans le métier, heureusement ! De ne tourner qu'avec préservatifs, d'éviter les éjaculations faciales, buccales, sur les muqueuses (c'est valable avec les petits amis de passage en privé !). De s'affirmer tout simplement en tant qu'être respectable et à respecter, ne pas se forcer aux pratiques sexuelles que l'on refuse et se faire sa propre opinion sur les réalisateurs. Dans ce milieu, on peut se construire ou se détruire, il faut déjà avoir un fort caractère et aimer le sexe avant tout.
Quelle serait ta définition du mot « interdit » ?
Le mot « interdit », c'est avant tout pour moi un symbole et un synonyme de vérité, de liberté, de provocation avec un certain goût de « l'extrême de l'extase », comme j'aime à le dire.
Propos recueillis par Alias"
Ecrit par , le Dimanche 9 Février 2003, 22:24 dans la rubrique Antipuritanisme.
Commentaires :
Cette dite wiccane fait partie de la wicca luciférienne,à ne pas confondre avec les autres wiccans.Ce n'est pas du tout les mêmes pratiques ni la même vision des choses.
Merci ...
Merci ...
Re:
Raté, quand on lit ses ouvrages, elle fait exactement partie de la Wicca Lilithienne en hommage à LILITH...mais il y a tant d'obédiances au sein de la wicca, gardnérienne, alexandrienne....enfin en tous cas elle assume le fait d'avoir un sexe, comme tout le monde et de ne pas s'en servir uniquement que pour avoir des enfants LOL voir le dvd de couples Mag en Mai 2006 reportage sur son coven ! www.selenadesade.com
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