Lu sur Les mots sont importants : "Sortir du piège commun au néo-féminisme et à l'anti-féminisme : dénaturaliser et repolitiser les catégories "Homme" et "Femme". Il me semble qu'au point de confusion mentale et politique où nous en sommes avec cette collusion contemporaine entre le féminisme "pro-femme" et l'antiféminisme, le mieux est de reprendre les termes du débat. Je pense que le patriarcat, c'est-à-dire le rapport social de subordination du féminin au masculin, n'a, comme tout rapport social, aucune nécessité historique, pas même de nécessité capitaliste : le capitalisme n'a pas besoin du travail domestique gratuit des femmes pour se reproduire, il a au contraire tendance à transformer en marchandise et en travail salarié ce qui pendant longtemps était produit de façon non-marchande au sein de la sphère domestique [1].
Lu sur Les mots sont importants : "Le tournant régressif ("backlash") : le néo-féminisme "pro-Femme" fait des rapports sociaux de genre des "identités de sexe" et lance les femmes dans le piège de la "conciliation". En réponse, et comme alternative à la fois au lesbianisme politique et aux charges antiféministes, un néo-féminisme va se développer en s'appuyant sur deux dimensions. D'un côté, en défendant et en élargissant les acquis du féminisme civique et égalitariste, au nom de l'universalité de la citoyenneté et de l'individuation au sein des sociétés démocratiques contemporaines. D'un autre côté, en introduisant, pour la première fois, la question d'une spécificité du "féminin", c'est-à-dire un féminisme faisant appel non plus ici à un universel asexué, mais à un particularisme sexué.
Lu sur Les mots sont importants : "Le paradoxe contemporain d'une égalité en droit entre les sexes et d'une discrimination sexiste structurelle de fait : un nécessaire questionnement du féminisme. S'agissant de la question du rapport entre les hommes et les femmes dans nos sociétés, il me semble que le paradoxe est le suivant. D'un côté, à la suite des victoires civiques, législatives et juridiques du féminisme depuis la deuxième moitié du XXe siècle, nous vivons dans une société qui s'organise et s'énonce comme égalitariste. Cela signifie à la fois que l'égalité entre les sexes est garantie en droit (dans quasi toutes les sphères d'activité sociale, le reste étant susceptible de contestation jusqu'en appel auprès de l'Union Européenne) et que ce principe égalitaire est tenu pour acquis par les femmes, la question ne se posant d'ailleurs quasiment plus pour les plus jeunes d'entre elles.
J'ai l'impression que les femmes ont un problème avec l'argent. Dans le passé, la femme ne travaillait pas. Du moins, elle n'exercait pas une profession lui apportant directement de l'argent. Son role était de rester à la maison et s'occuper du ménage, de la cuisine, des enfants, sans contre-partie financière. Le mari, lui, travaillait à l'extérieur et gagnait de l'argent. Lorsqu'il rentrait à la maison, il devait trouver une maison bien tenue, des enfants sages et une femme accueillante (il suffit de lire les conseils prodigués aux jeunes filles de cette époque). Enfin, le mariage permettait à l'homme et à la femme d'avoir des relations sexuelles licites.
Les hérétiques sont bien plus haïs que les infidèles.McElroy"style="WIDTH: 262px; HEIGHT: 211px" height=211 alt="photo Wendy McElroy" hspace=10 src="http://zetetics.com/mac/vesuvio.jpg" width=262 align=left vspace=10 border=0> C’est sans doute pour cette raison que les féministes anti-pornographie désignent dédaigneusement les femmes qui l’aiment – des femmes comme moi – en les traitant soit de victimes pathétiques soit de déplaisantes traîtresses. Après tout, si je les convainc, cela signifie qu’au moins une femme dans le monde, et en plus une militante féministe, n’était ni opprimée ni humiliée par la description imagée de la sexualité. Elles ne peuvent plus alors s’écrier que la pornographie est un acte de violence contre toutes les femmes et donc, devrait être illégale. Mon plaisir personnel deviendrait ainsi une fissure dans leur doctrine. Pour mettre en défaut la menace que pose ma jouissance, les féministes antiporn ont développé une tactique standard leur permettant de faire taire les voix des « sexuellement incorrectes ».
Les femmes sont les égales des hommes et doivent être traitées de même.Pour la plupart des gens la déclaration ci-dessus est le principe de base du féminisme. Mais que signifie égal ? Comment définissons-nous l’égalité ? Par exemple, est-ce que cela signifie l’égalité devant les lois existantes et la parité dans les institutions existantes ? Ou est-ce que cela comprend l’égalité socio-économique – une redistribution des richesses et du pouvoir – qui, à son tour, requiert de nouvelles lois et un renversement des institutions existantes.
Les femmes ont été opprimées durant quasiment toute l’histoire et le sont encore aujourd’hui sur quasiment l’ensemble de notre planète. Comment ce fait-il que face à une telle oppression, elles n’ont jamais pu s’unir en un grand mouvement qui pourraient les libérer du patriarcat, alors qu’elles représentent la moitié de l’humanité ? Selon Simone de Beauvoir, la lutte pour l'égalité homme-femme a toujours été très difficile parce que les femmes ne forment pas un groupe social particulier. Elles font d'abord partie d'une classe sociale ou d'une organisation sociale via leur mari et/ou leur famille, avant d'être un groupe basé sur un sexe particulier. Et ce contrairement aux luttes des Noirs américains ou aux luttes des ouvriers par exemple, qui pouvaient développer une stratégie de lutte propre à leur groupe. Pour les femmes, les formes d'oppressions sont différentes d'un groupe à l'autre et les objectifs d'égalité sont aussi différents d'un groupe à l'autre. Si on ne développe qu'une seule stratégie de lutte, elle peut probablement fonctionner dans un groupe particulier, mais on ne pourra jamais atteindre l'égalité homme-femme dans le monde entier.