Pour une révolution du masculin
L'irruption des femmes dans le monde du travail, le contrôle des naissance, la lutte des féministes pour l'égalité des droits, autant de progrès qui ont amené un profond bouleversement dans les rapports hommes-femmes et une crise du patriarcat qui reste l'idéologie dominante, mais commence à chanceler de toutes parts.Le mouvement féministe en combattant la domination exercée par les hommes sur les femmes fut amené naturellement à remettre en cause l'organisation patriarcale de notre société.Combattant le patriarcat d'un point de vue féminin, ce qui est tout à fait normal, le féminisme s'est quasi exclusivement intéressé à l'aspect domination des femmes par les hommes. Cette critique radicale fut un progrès considérable, car jamais jusqu'ici l'idéologie patriarcale ne fut à ce point mise en cause et ses mécanisme clairement démontrés. En particulier les féministes eurent raison de mettre le doigt sur la question de la violence imposée aux femmes. Ce problème de la violence est essentiel car il est inutile de vouloir établir des relations égalitaires si la violence reste un des termes possibles du débat.
Tous ces progrès dans l'évolution de la société, progrès certes fragiles et nécessitant une vigilance pour éviter les retours en arrière, ont amené une redistribution des rôles entre hommes et femmes.
Avec le travail, les femmes ont acquis de plus en plus une autonomie financière. Bien sur les femmes occupent encore des emplois moins bien rémunérés que les hommes et avec des pouvoirs moindres, mais l'évolution semble conduire vers une parité, concrétisée par la discussion actuelle sur la parité dans le pouvoir politique.
Les hommes rejetant le patriarcat soutiennent naturellement cette évolution, comme ils soutiennent la lutte des femmes contre la violence masculine.
Le patriarcat aliène les hommes
Si l'une des caractéristiques du patriarcat est la domination des femmes par les hommes, il est d'autres aspects que le féminisme a plutôt laissés dans l'ombre. Cela paraît tout à fait normal, en fait, puisque la critique du patriarcat a été jusqu'ici , essentiellement le fait des femmes, plus récemment aussi, une critique homosexuelle est apparue.
L'analyse du patriarcat d'un point de vue masculin reste à faire.
Première question pour nous les hommes, le patriarcat est-il intrinsèque à notre genre, en sommes nous pleinement bénéficiaires ou s'agit-il d'une idéologie qui s'est imposée à nous et nous aliène dans notre condition d'homme.
Cette question est importante, car elle en sous-entend une autre, sommes-nous coupables du patriarcat ? La culpabilité à défaut d'être un sentiment très révolutionnaire est très bien porté aujourd'hui dans l'idéologie politiquement correcte, la culpabilité collective avec le retour de l'ordre moral remet à jour les vieux démons du christianisme et du péché originel.
Nous les hommes, n'avons pas à nous sentir coupables du patriarcat, puisque nous sommes victime d'une aliénation dans ce système.
La psychologie et en particulier, Jung, a montré la nature bisexuelle de tout être humain, nous sommes tous et toutes, à la fois masculin et féminin, dans des proportions variables, vivre sa vrai vie c'est donc pouvoir exprimer pleinement ce double genre. Or qu'en est-il pour nous les hommes, dans le patriarcat : il n'est absolument pas question d'exprimer notre côté féminin, faute de quoi on n'est plus un homme, mais une " tapette " ou autres qualificatifs du même genre que les homos connaissent bien.
La reconnaissance du caractère bi-sexuel de notre personnalité ( qui n'implique pas forcément une sexualité bi ) amène une recomposition complète de ce que l'on peut appeler les " vertus " masculines ou féminines, puisqu'elles sont partie intégrante de notre personnalité, ainsi la " passivité " qualifiée de caractéristique féminine perd son caractère sexiste puisque hommes et femmes ont à la fois cette qualité, dans des proportions variables qui ne correspondent d'ailleurs pas toujours au sexe. La tendresse peut aussi être mise sur le même plan.
Le patriarcat interdit ainsi aux hommes d'être passifs, dans la société et dans la sexualité en particulier. Nous avons été conditionné à être actifs, à mener le jeu, à diriger, y compris le plaisir de nos compagnes, à nous sentir responsable de tout. A chaque fois c'est notre virilité que nous devons démontrer et celle-ci peut être remise en cause par nos " pannes ". Quel homme n'a pas ressenti l'humiliation de la " panne ", de la dévirilisation qu'elle implique dans nos têtes. Nous avons été conditionnés à démontrer à chaque fois notre virilité. De nos jours, un homme qui ne réussit pas à faire jouir une femme n'est pas un homme, c'est un sous-homme. Quand à nous, jouissons-nous vraiment ? Qui se pose la question ? Même pas nous, puisque nous avons été conditionné à autre chose.
Notre conditionnement sexuel est devenu tel que nous confondons éjaculation et orgasme, en fait le patriarcat nous a conditionné à éjaculer et non pas à jouir. En fait le patriarcat a conditionné les hommes a être des reproducteurs et cela uniquement, car quelle est la fonction de l'éjaculation, sinon une fonction de reproduction de l'espèce.
La question de l'orgasme masculin n'a jamais été vraiment approfondie, l'orgasme féminin suscite beaucoup de discussions, mais l'orgasme masculin aucune, il est entendu que les hommes arrivent toujours à l'orgasme puisqu'ils éjaculent. Or cette affirmation est une aberration complète, en effet l'éjaculation est une phénomène qui dure quelques secondes, notre orgasme se réduirait donc à peu de chose : tout cela pour cela ? Ce n'est vraiment pas la peine !
Or il suffit d'étudier et de mettre en pratique d'autres visions des choses, pratiques remises à l'ordre du jour par le développement de philosophies comme le taoîsme ou le tantrisme, pour constater que nous les hommes en stoppant notre éjaculation pouvons vivre des orgasmes identiques à ceux de nos compagnes.
Au risque de choquer, je dirais qu'aujourd'hui les hommes sont plus aliénés que les femmes en matière sexuelle, car la sexualité telle qu'elle est conçue dans le système patriarcal nous interdit pratiquement l'orgasme ( je ne parle pas ici de l'éjaculation ), alors que nos compagnes par l'éducation reçue sont plus capables que nous à se laisser aller au plaisir.
Notre sexualité est complètement aliénée.
Pour une déconstruction de l'hétérosexualité
Pas plus que les hommes ne sont coupables individuellement du système patriarcal, pas plus les hétérosexuels ne sont coupables de l'homophobie, ni de n'être pas homosexuels.
L'homophobie est un des éléments du patriarcat qu' hommes et hétéros des deux sexes ont objectivement intérêts à combattre, s'ils veulent remettre en cause le patriarcat.
Par contre dire que l'hétérosexualité est objectivement réactionnaire ou que l'on ne peut être hétéro et anti patriarcal est une aberration. Or ce discours à tendance à se développer, particulièrement dans la mouvance féministe radicale. En effet, dans certains milieux, il est devenu politiquement correct d'assimiler patriarcat et hétérosexualité, à tel point qu'il est devenu presque honteux de se réclamer de l'hétérosexualité.
Que le mouvement lesbien puisse préconiser une telle thèse ne me choque pas, je dirais même que cela me paraît logique, par contre que ce discours devienne dominant dans une frange du mouvement féministe m'inquiète plutôt.
Le choix de sa propre sexualité est une démarche personnelle qui fait intervenir les couches les plus profondes de l'être humain et qu'aucun courant philosophique ou politique ne peut dire tel type de sexualité est bonne, telle autre est mauvaise. Que les lesbiennes le soient, que les gays le soient, que les bis le soient, que les hétéros le soient, pas de terrorisme intellectuel dans un sens ou dans l'autre. Il n'est pas politiquement incorrect d'être hétéro, si l'on aime cela !
Que les rapports hétérosexuels soient en crise, c'est une évidence, le nombre de divorces, de séparations, de familles monoparentales en est la preuve.
Il appartient aux hommes et aux femmes de définir un nouveau contrat sur des bases plus ouvertes et égalitaires.
Ce ne sera pas facile pour nous les hommes, car cela nécessitera une remise en cause plus radicale que celle des femmes, mais cela ne sera pas non plus facile pour les femmes.
Ces nouveaux rapports doivent exclure naturellement la violence et sur ce point nous devons comme hommes, refuser cette image de violence qui nous colle à la peau et être solidaires dans tous les actes de défense contre cette violence. La violence d'ailleurs n'épargne pas les hommes, rappelons que l'une des pires violences est la guerre où les hommes ne sont pas épargnés, la violence entre hommes au nom de la virilité n'est pas non plus à négliger. Tout acte de violence contre les femmes est aussi à combattre avec la plus grande détermination. Enfin la violence sur les enfants si elle reste encore largement masculine ( plus de 50 % des cas dans les familles ) , les femmes ont aujourd'hui tendance à y prendre une part, minoritaire ( autour de 20% des cas ), démontrant ainsi avec le développement des familles monoparentales, où le parent est souvent une femme, que la violence n'est pas intrinsèque à la personnalité masculine mais qu'elle peut aussi s'exercer dans un autre rapport de dépendance.
En matière de sexualité, les hétérosexuels ont beaucoup à apprendre de la sexualité lesbienne, qui semble être celle qui est le plus dégagée de l'idéologie patriarcale et où les rôles, non codés sont les plus ouverts. D'ailleurs, historiquement, le modèle rigide d'hétérosexualité que nous connaissons en ce moment n'a pas toujours été hégémonique, rappelons ici l'amour des troubadours ou celui des frères du Libre esprit.
Dans ce nouveau rapport égalitaire, hommes et femmes devraient pouvoir exprimer leurs désirs, y compris sexuels, sans crainte de censure ou de mépris d'un côté ou de l'autre.
Le respect de l'autre devrait tout d'abord se manifester par la liberté donnée au corps de chacun ( mon corps m'appartient ) et au refus de se l'approprier, cela devrait impliquer la liberté laissée à chacun d'exercer ses sentiments avec d'autres, sans que cela implique de déni pour qui que se soit.
La relation hétérosexuelle pose aussi à un moment ou un autre le choix des enfants, il est devenu évident aujourd'hui que " l'amour toujours " est un mythe qui à la vie dure et qu'il provoque de terribles dégâts ( pas seulement pour les femmes ). Or l'éducation des enfants nécessite un projet de vie à moyen terme entre un homme et une femme ( environ 20 ans ) qu'il n'est plus possible de faire reposer sur l'amour. C'est une question qui n'est jamais discutée entre hommes et femmes.
Une nouvelle relation hétéro implique tout naturellement une remise en cause complète du partage des tâches domestiques entre hommes et femmes. Le mouvement féministe a eu et a, largement raison de remettre en cause le rôle de la femme au foyer, avec tout ce que cela implique de corvées pour les femmes. Mais à l'image de la femme au foyer correspond celle du mari bricoleur, image majoritairement intégré par les hommes, mais aussi par les femmes. A nous de refuser aussi ce rôle.
Pour un mouvement masculin anti patriarcal et non pas proféministe
Un mouvement d'hommes qui voudrait lutter contre le patriarcat ne peut se déclarer proféministe. Cela ne veut bien sur pas dire et surtout pas, qu'il est anti féministes alors que les féministes sont nos meilleurs alliées pour combattre le patriarcat. Mais un mouvement d'émancipation ne peut se définir par rapport à des revendications qu'il n'élabore pas lui-même, un mouvement d'émancipation ne peut être soumis en aucune manière à un autre mouvement. C'est ce que réclament certains hommes qui se déclarent proféministes : la création d'un mouvement masculin qui doive rendre des comptes aux féministes, puisque constitués d'hommes donc de dominants, il doivent se soumettre aux femmes victimes de la domination masculine.
C'est méconnaître complètement les mécanisme des mouvements d'émancipation. En effet aucun mouvement progressiste ne peut se créer sur la base d'une culpabilité collective et sous la domination d'un autre. Un mouvement d'hommes contre le patriarcat ne peut se constituer qu'avec des hommes qui à un titre ou à un autre se sentent victimes du patriarcat et s'ils peuvent avoir des comptes à rendre sur leur attitude personnelle, ils n'ont pas à se sentir coupable collectivement d'un système qui les aliène.
Un mouvement d'hommes anti patriarcal devrait , à mon sens établir des rapports égalitaires avec le mouvement féministes, rapports que nous souhaitons voir s'établir entre hommes et femmes.
Tous ces progrès dans l'évolution de la société, progrès certes fragiles et nécessitant une vigilance pour éviter les retours en arrière, ont amené une redistribution des rôles entre hommes et femmes.
Avec le travail, les femmes ont acquis de plus en plus une autonomie financière. Bien sur les femmes occupent encore des emplois moins bien rémunérés que les hommes et avec des pouvoirs moindres, mais l'évolution semble conduire vers une parité, concrétisée par la discussion actuelle sur la parité dans le pouvoir politique.
Les hommes rejetant le patriarcat soutiennent naturellement cette évolution, comme ils soutiennent la lutte des femmes contre la violence masculine.
Le patriarcat aliène les hommes
Si l'une des caractéristiques du patriarcat est la domination des femmes par les hommes, il est d'autres aspects que le féminisme a plutôt laissés dans l'ombre. Cela paraît tout à fait normal, en fait, puisque la critique du patriarcat a été jusqu'ici , essentiellement le fait des femmes, plus récemment aussi, une critique homosexuelle est apparue.
L'analyse du patriarcat d'un point de vue masculin reste à faire.
Première question pour nous les hommes, le patriarcat est-il intrinsèque à notre genre, en sommes nous pleinement bénéficiaires ou s'agit-il d'une idéologie qui s'est imposée à nous et nous aliène dans notre condition d'homme.
Cette question est importante, car elle en sous-entend une autre, sommes-nous coupables du patriarcat ? La culpabilité à défaut d'être un sentiment très révolutionnaire est très bien porté aujourd'hui dans l'idéologie politiquement correcte, la culpabilité collective avec le retour de l'ordre moral remet à jour les vieux démons du christianisme et du péché originel.
Nous les hommes, n'avons pas à nous sentir coupables du patriarcat, puisque nous sommes victime d'une aliénation dans ce système.
La psychologie et en particulier, Jung, a montré la nature bisexuelle de tout être humain, nous sommes tous et toutes, à la fois masculin et féminin, dans des proportions variables, vivre sa vrai vie c'est donc pouvoir exprimer pleinement ce double genre. Or qu'en est-il pour nous les hommes, dans le patriarcat : il n'est absolument pas question d'exprimer notre côté féminin, faute de quoi on n'est plus un homme, mais une " tapette " ou autres qualificatifs du même genre que les homos connaissent bien.
La reconnaissance du caractère bi-sexuel de notre personnalité ( qui n'implique pas forcément une sexualité bi ) amène une recomposition complète de ce que l'on peut appeler les " vertus " masculines ou féminines, puisqu'elles sont partie intégrante de notre personnalité, ainsi la " passivité " qualifiée de caractéristique féminine perd son caractère sexiste puisque hommes et femmes ont à la fois cette qualité, dans des proportions variables qui ne correspondent d'ailleurs pas toujours au sexe. La tendresse peut aussi être mise sur le même plan.
Le patriarcat interdit ainsi aux hommes d'être passifs, dans la société et dans la sexualité en particulier. Nous avons été conditionné à être actifs, à mener le jeu, à diriger, y compris le plaisir de nos compagnes, à nous sentir responsable de tout. A chaque fois c'est notre virilité que nous devons démontrer et celle-ci peut être remise en cause par nos " pannes ". Quel homme n'a pas ressenti l'humiliation de la " panne ", de la dévirilisation qu'elle implique dans nos têtes. Nous avons été conditionnés à démontrer à chaque fois notre virilité. De nos jours, un homme qui ne réussit pas à faire jouir une femme n'est pas un homme, c'est un sous-homme. Quand à nous, jouissons-nous vraiment ? Qui se pose la question ? Même pas nous, puisque nous avons été conditionné à autre chose.
Notre conditionnement sexuel est devenu tel que nous confondons éjaculation et orgasme, en fait le patriarcat nous a conditionné à éjaculer et non pas à jouir. En fait le patriarcat a conditionné les hommes a être des reproducteurs et cela uniquement, car quelle est la fonction de l'éjaculation, sinon une fonction de reproduction de l'espèce.
La question de l'orgasme masculin n'a jamais été vraiment approfondie, l'orgasme féminin suscite beaucoup de discussions, mais l'orgasme masculin aucune, il est entendu que les hommes arrivent toujours à l'orgasme puisqu'ils éjaculent. Or cette affirmation est une aberration complète, en effet l'éjaculation est une phénomène qui dure quelques secondes, notre orgasme se réduirait donc à peu de chose : tout cela pour cela ? Ce n'est vraiment pas la peine !
Or il suffit d'étudier et de mettre en pratique d'autres visions des choses, pratiques remises à l'ordre du jour par le développement de philosophies comme le taoîsme ou le tantrisme, pour constater que nous les hommes en stoppant notre éjaculation pouvons vivre des orgasmes identiques à ceux de nos compagnes.
Au risque de choquer, je dirais qu'aujourd'hui les hommes sont plus aliénés que les femmes en matière sexuelle, car la sexualité telle qu'elle est conçue dans le système patriarcal nous interdit pratiquement l'orgasme ( je ne parle pas ici de l'éjaculation ), alors que nos compagnes par l'éducation reçue sont plus capables que nous à se laisser aller au plaisir.
Notre sexualité est complètement aliénée.
Pour une déconstruction de l'hétérosexualité
Pas plus que les hommes ne sont coupables individuellement du système patriarcal, pas plus les hétérosexuels ne sont coupables de l'homophobie, ni de n'être pas homosexuels.
L'homophobie est un des éléments du patriarcat qu' hommes et hétéros des deux sexes ont objectivement intérêts à combattre, s'ils veulent remettre en cause le patriarcat.
Par contre dire que l'hétérosexualité est objectivement réactionnaire ou que l'on ne peut être hétéro et anti patriarcal est une aberration. Or ce discours à tendance à se développer, particulièrement dans la mouvance féministe radicale. En effet, dans certains milieux, il est devenu politiquement correct d'assimiler patriarcat et hétérosexualité, à tel point qu'il est devenu presque honteux de se réclamer de l'hétérosexualité.
Que le mouvement lesbien puisse préconiser une telle thèse ne me choque pas, je dirais même que cela me paraît logique, par contre que ce discours devienne dominant dans une frange du mouvement féministe m'inquiète plutôt.
Le choix de sa propre sexualité est une démarche personnelle qui fait intervenir les couches les plus profondes de l'être humain et qu'aucun courant philosophique ou politique ne peut dire tel type de sexualité est bonne, telle autre est mauvaise. Que les lesbiennes le soient, que les gays le soient, que les bis le soient, que les hétéros le soient, pas de terrorisme intellectuel dans un sens ou dans l'autre. Il n'est pas politiquement incorrect d'être hétéro, si l'on aime cela !
Que les rapports hétérosexuels soient en crise, c'est une évidence, le nombre de divorces, de séparations, de familles monoparentales en est la preuve.
Il appartient aux hommes et aux femmes de définir un nouveau contrat sur des bases plus ouvertes et égalitaires.
Ce ne sera pas facile pour nous les hommes, car cela nécessitera une remise en cause plus radicale que celle des femmes, mais cela ne sera pas non plus facile pour les femmes.
Ces nouveaux rapports doivent exclure naturellement la violence et sur ce point nous devons comme hommes, refuser cette image de violence qui nous colle à la peau et être solidaires dans tous les actes de défense contre cette violence. La violence d'ailleurs n'épargne pas les hommes, rappelons que l'une des pires violences est la guerre où les hommes ne sont pas épargnés, la violence entre hommes au nom de la virilité n'est pas non plus à négliger. Tout acte de violence contre les femmes est aussi à combattre avec la plus grande détermination. Enfin la violence sur les enfants si elle reste encore largement masculine ( plus de 50 % des cas dans les familles ) , les femmes ont aujourd'hui tendance à y prendre une part, minoritaire ( autour de 20% des cas ), démontrant ainsi avec le développement des familles monoparentales, où le parent est souvent une femme, que la violence n'est pas intrinsèque à la personnalité masculine mais qu'elle peut aussi s'exercer dans un autre rapport de dépendance.
En matière de sexualité, les hétérosexuels ont beaucoup à apprendre de la sexualité lesbienne, qui semble être celle qui est le plus dégagée de l'idéologie patriarcale et où les rôles, non codés sont les plus ouverts. D'ailleurs, historiquement, le modèle rigide d'hétérosexualité que nous connaissons en ce moment n'a pas toujours été hégémonique, rappelons ici l'amour des troubadours ou celui des frères du Libre esprit.
Dans ce nouveau rapport égalitaire, hommes et femmes devraient pouvoir exprimer leurs désirs, y compris sexuels, sans crainte de censure ou de mépris d'un côté ou de l'autre.
Le respect de l'autre devrait tout d'abord se manifester par la liberté donnée au corps de chacun ( mon corps m'appartient ) et au refus de se l'approprier, cela devrait impliquer la liberté laissée à chacun d'exercer ses sentiments avec d'autres, sans que cela implique de déni pour qui que se soit.
La relation hétérosexuelle pose aussi à un moment ou un autre le choix des enfants, il est devenu évident aujourd'hui que " l'amour toujours " est un mythe qui à la vie dure et qu'il provoque de terribles dégâts ( pas seulement pour les femmes ). Or l'éducation des enfants nécessite un projet de vie à moyen terme entre un homme et une femme ( environ 20 ans ) qu'il n'est plus possible de faire reposer sur l'amour. C'est une question qui n'est jamais discutée entre hommes et femmes.
Une nouvelle relation hétéro implique tout naturellement une remise en cause complète du partage des tâches domestiques entre hommes et femmes. Le mouvement féministe a eu et a, largement raison de remettre en cause le rôle de la femme au foyer, avec tout ce que cela implique de corvées pour les femmes. Mais à l'image de la femme au foyer correspond celle du mari bricoleur, image majoritairement intégré par les hommes, mais aussi par les femmes. A nous de refuser aussi ce rôle.
Pour un mouvement masculin anti patriarcal et non pas proféministe
Un mouvement d'hommes qui voudrait lutter contre le patriarcat ne peut se déclarer proféministe. Cela ne veut bien sur pas dire et surtout pas, qu'il est anti féministes alors que les féministes sont nos meilleurs alliées pour combattre le patriarcat. Mais un mouvement d'émancipation ne peut se définir par rapport à des revendications qu'il n'élabore pas lui-même, un mouvement d'émancipation ne peut être soumis en aucune manière à un autre mouvement. C'est ce que réclament certains hommes qui se déclarent proféministes : la création d'un mouvement masculin qui doive rendre des comptes aux féministes, puisque constitués d'hommes donc de dominants, il doivent se soumettre aux femmes victimes de la domination masculine.
C'est méconnaître complètement les mécanisme des mouvements d'émancipation. En effet aucun mouvement progressiste ne peut se créer sur la base d'une culpabilité collective et sous la domination d'un autre. Un mouvement d'hommes contre le patriarcat ne peut se constituer qu'avec des hommes qui à un titre ou à un autre se sentent victimes du patriarcat et s'ils peuvent avoir des comptes à rendre sur leur attitude personnelle, ils n'ont pas à se sentir coupable collectivement d'un système qui les aliène.
Un mouvement d'hommes anti patriarcal devrait , à mon sens établir des rapports égalitaires avec le mouvement féministes, rapports que nous souhaitons voir s'établir entre hommes et femmes.