Femmes des quartiers en mouvement
Lu sur macite.net : "Chaque génération est porteuse d'un potentiel de mobilisation pour de nouveaux droits.En ce qui concerne l'égalité et les droits des femmes, les années 70-80 ont été fructueuses et des avancées importantes ont été réalisées.Toutefois, dès les années 80, les crises économique et sociale, accentuées dans les banlieues, l'immigration et les politiques d'intégration et des tentatives de faire reculer certains droits, posent de nouvelles problématiques à la place des femmes dans la société.
L'une des nouvelles données, c'est que la violence concerne les femmes et les jeunes filles à double titre. Elles sont les premières à subir les pressions et le machisme de l'entourage familial, mais aussi social dans leur vie de tous les jours.
Nous pensons que si la possibilité est donnée aux femmes et aux jeunes filles des quartiers de s'affirmer en participant à des actions collectives, elles joueront un rôle important dans le changement dans les quartiers, dans la reconstruction d'un nouveau lien social, et également pour leur propre émancipation.
Nous pensons que le silence et lisolement sont les principales sources doppression, car faire face seule à des pressions psychologiques, familiales ou communautaires, se battre individuellement contre les préjugés et lignorance relève de limpossible.
Il s'agit pour la Fédération Nationale des Maisons des Potes de donner la parole à ces femmes, de faire émerger au grand jour les actions que certaines mènent déjà afin d'opposer un contre modèle positif à la violence qui tend à devenir la règle dans les quartiers.
La Fédération doit être le réceptacle de ces initiatives associatives portées par les femmes, mais également le porte-parole de celles qui souffrent et revendiquent.
Parce qu'elles sont souvent issues de l'immigration, les femmes des quartiers portent le poids d'une culture qui va parfois à l'encontre de leurs droits les plus élémentaires tels qu'ils sont formalisés dans notre pays. Pourtant, toujours sans rejeter leurs origines et leur culture, un certain nombre sont investies dans des associations ou des actions et se battent contre des oppressions spécifiques.
Nous pensons que ce combat générationnel qui émerge peu à peu et de manière un peu disparate, doit rassembler ses énergies, trouver sa pleine expression afin de redonner un souffle à de nouveaux combats féministes et d'offrir un nouveau modèle de relations sociales dans les quartiers.
La fédération a donc axé son travail sur la problématique des femmes des quartiers qui ont permis depuis deux ans, de mettre en mouvement l'ensemble du réseau sur cette question, de rompre leur isolement dans un premier temps, et de créer une dynamique collective ensuite, pour déboucher sur des Etats Généraux Nationaux des femmes des quartiers.
Une dynamique sest lancée par la création de commissions de femmes des quartiers dans les structures du réseau. Celles-ci ont pour objectif daccueillir, dinformer et dorienter ces femmes et elles ont chacune quelque chose à apporter au débat sur la place des femmes dans la société, leurs rôle, leurs droits.
Les Etats Généraux Locaux des femmes des quartiers qui se sont tenus tout au long de lannée 2001 ont mis en évidence que les femmes des quartiers sont loin des revendications classiques portées par les mouvements féministes et qu elles sont porteuses de contradictions internes dues à leur situation particulière (poids des religions, des traditions, de la famille).
Dans le même temps, une commission nationale Femmes des Quartiers a été mise en place.
Un questionnaire a été réalisé pour recenser toutes les demandes et constatations de ces femmes. Des thèmes propres à la vie des quartiers comme la violence, mais aussi la religion y sont abordés
Ce questionnaire a servi doutil pour nous faire remonter des informations sur le public des femmes des quartiers et au delà. Les questionnaires une fois traités sont une base de travail essentielle et complémentaire pour la mise en valeur des problèmes qui touchent les femmes des quartiers et leurs propositions concrètes.
Tout ce travail est capitalisé dans le «livre blanc des femmes des quartiers» préparé pour les Etats Généraux Nationaux. Le contenu de ce livre blanc est à la fois un diagnostic de la réalité dans laquelle vivent les femmes des quartiers et est illustré de témoignages de jeunes filles et de femmes.
Ces Etats généraux qui ont eu lieu finalement les 26 et 27 janvier 2002 en Sorbonne, ont réuni plus de 250 femmes issues des quartiers de France et ont connu un énorme succès.
Un APPEL des Femmes des Quartiers intitulé «NI PUTES NI SOUMISES» , dont les signatures continuent à nous parvenir à ce jour, est sorti de ces Etats Généraux.
Lobjectif premier suite aux Etats Généraux était de publier un manifeste des femmes des quartiers destiné à interpeller les candidats aux élections, ainsi que les institutions, pour proposer des pistes concrètes afin de résoudre les problèmes que rencontrent les femmes et les jeunes filles des quartiers.
Une très large diffusion du Manifeste est assurée par la Fédération Nationale des Maisons des Potes et toutes les associations qui le voudront, afin d'en populariser les propositions et d'arriver, progressivement, à des avancées conséquentes dans le domaine des droits des femmes.
Cest un recueil de propositions pour l'avancée des droits des femmes et leur intégration. Il concerne les sujets abordés au cours des États généraux : la violence, la sexualité, l'éducation , le poids de la religion , discriminations.
Le poids des attentes suscitées par ce mouvement est lourd, cest pourquoi il nous faut maintenant proposer, organiser et trouver des solutions :
- En créant des «comités de vigilance» départementaux, et un comité de vigilance national des femmes des quartiers issus des commissions de femmes qui ont travaillé aux Etats Généraux., afin qu'une expression permanente et des interventions régulières puissent avoir lieu dans le débat public, pour réagir et proposer. Ces "Comités de vigilance des Femmes des Quartiers" auront aussi pour rôle d'intervenir dès que nécessaire, en cas de menace pour les droits et la place des femmes dans la société, dans tous les cas de figure.
- En continuant de créer des commissions "Femmes des Quartiers" dans les associations qui n'en sont pas encore dotées.
- En élargissant le champ de réflexion ou daction des commissions locales de femmes en développent des partenariats avec dautres structures dans leurs quartiers, telles que le planning familial, sos femmes battues, des permanences juridiques
- En organisant les passerelles nous permettant de véhiculer les informations en provenance des acteurs de la politique de la Ville, de la santé, du Droit des Femmes
- En renforçant notre commission nationale femmes de manière à la rendre permanente et capable de construire des études, des documents et formations nécessaires au réseau national.
- En accompagnant ce mouvement par la formation de responsables féminines dans notre réseau, sur les questions relatives aux discriminations dont elles sont victimes, sur la citoyenneté
Lobjectif de ce mouvement est de restaurer et faire respecter les droits fondamentaux des femmes des quartiers et de leur donner les outils nécessaires à un processus démancipation qui les affirmera en tant que citoyennes."
L'une des nouvelles données, c'est que la violence concerne les femmes et les jeunes filles à double titre. Elles sont les premières à subir les pressions et le machisme de l'entourage familial, mais aussi social dans leur vie de tous les jours.
Nous pensons que si la possibilité est donnée aux femmes et aux jeunes filles des quartiers de s'affirmer en participant à des actions collectives, elles joueront un rôle important dans le changement dans les quartiers, dans la reconstruction d'un nouveau lien social, et également pour leur propre émancipation.
Nous pensons que le silence et lisolement sont les principales sources doppression, car faire face seule à des pressions psychologiques, familiales ou communautaires, se battre individuellement contre les préjugés et lignorance relève de limpossible.
Il s'agit pour la Fédération Nationale des Maisons des Potes de donner la parole à ces femmes, de faire émerger au grand jour les actions que certaines mènent déjà afin d'opposer un contre modèle positif à la violence qui tend à devenir la règle dans les quartiers.
La Fédération doit être le réceptacle de ces initiatives associatives portées par les femmes, mais également le porte-parole de celles qui souffrent et revendiquent.
Parce qu'elles sont souvent issues de l'immigration, les femmes des quartiers portent le poids d'une culture qui va parfois à l'encontre de leurs droits les plus élémentaires tels qu'ils sont formalisés dans notre pays. Pourtant, toujours sans rejeter leurs origines et leur culture, un certain nombre sont investies dans des associations ou des actions et se battent contre des oppressions spécifiques.
Nous pensons que ce combat générationnel qui émerge peu à peu et de manière un peu disparate, doit rassembler ses énergies, trouver sa pleine expression afin de redonner un souffle à de nouveaux combats féministes et d'offrir un nouveau modèle de relations sociales dans les quartiers.
La fédération a donc axé son travail sur la problématique des femmes des quartiers qui ont permis depuis deux ans, de mettre en mouvement l'ensemble du réseau sur cette question, de rompre leur isolement dans un premier temps, et de créer une dynamique collective ensuite, pour déboucher sur des Etats Généraux Nationaux des femmes des quartiers.
Une dynamique sest lancée par la création de commissions de femmes des quartiers dans les structures du réseau. Celles-ci ont pour objectif daccueillir, dinformer et dorienter ces femmes et elles ont chacune quelque chose à apporter au débat sur la place des femmes dans la société, leurs rôle, leurs droits.
Les Etats Généraux Locaux des femmes des quartiers qui se sont tenus tout au long de lannée 2001 ont mis en évidence que les femmes des quartiers sont loin des revendications classiques portées par les mouvements féministes et qu elles sont porteuses de contradictions internes dues à leur situation particulière (poids des religions, des traditions, de la famille).
Dans le même temps, une commission nationale Femmes des Quartiers a été mise en place.
Un questionnaire a été réalisé pour recenser toutes les demandes et constatations de ces femmes. Des thèmes propres à la vie des quartiers comme la violence, mais aussi la religion y sont abordés
Ce questionnaire a servi doutil pour nous faire remonter des informations sur le public des femmes des quartiers et au delà. Les questionnaires une fois traités sont une base de travail essentielle et complémentaire pour la mise en valeur des problèmes qui touchent les femmes des quartiers et leurs propositions concrètes.
Tout ce travail est capitalisé dans le «livre blanc des femmes des quartiers» préparé pour les Etats Généraux Nationaux. Le contenu de ce livre blanc est à la fois un diagnostic de la réalité dans laquelle vivent les femmes des quartiers et est illustré de témoignages de jeunes filles et de femmes.
Ces Etats généraux qui ont eu lieu finalement les 26 et 27 janvier 2002 en Sorbonne, ont réuni plus de 250 femmes issues des quartiers de France et ont connu un énorme succès.
Un APPEL des Femmes des Quartiers intitulé «NI PUTES NI SOUMISES» , dont les signatures continuent à nous parvenir à ce jour, est sorti de ces Etats Généraux.
Lobjectif premier suite aux Etats Généraux était de publier un manifeste des femmes des quartiers destiné à interpeller les candidats aux élections, ainsi que les institutions, pour proposer des pistes concrètes afin de résoudre les problèmes que rencontrent les femmes et les jeunes filles des quartiers.
Une très large diffusion du Manifeste est assurée par la Fédération Nationale des Maisons des Potes et toutes les associations qui le voudront, afin d'en populariser les propositions et d'arriver, progressivement, à des avancées conséquentes dans le domaine des droits des femmes.
Cest un recueil de propositions pour l'avancée des droits des femmes et leur intégration. Il concerne les sujets abordés au cours des États généraux : la violence, la sexualité, l'éducation , le poids de la religion , discriminations.
Le poids des attentes suscitées par ce mouvement est lourd, cest pourquoi il nous faut maintenant proposer, organiser et trouver des solutions :
- En créant des «comités de vigilance» départementaux, et un comité de vigilance national des femmes des quartiers issus des commissions de femmes qui ont travaillé aux Etats Généraux., afin qu'une expression permanente et des interventions régulières puissent avoir lieu dans le débat public, pour réagir et proposer. Ces "Comités de vigilance des Femmes des Quartiers" auront aussi pour rôle d'intervenir dès que nécessaire, en cas de menace pour les droits et la place des femmes dans la société, dans tous les cas de figure.
- En continuant de créer des commissions "Femmes des Quartiers" dans les associations qui n'en sont pas encore dotées.
- En élargissant le champ de réflexion ou daction des commissions locales de femmes en développent des partenariats avec dautres structures dans leurs quartiers, telles que le planning familial, sos femmes battues, des permanences juridiques
- En organisant les passerelles nous permettant de véhiculer les informations en provenance des acteurs de la politique de la Ville, de la santé, du Droit des Femmes
- En renforçant notre commission nationale femmes de manière à la rendre permanente et capable de construire des études, des documents et formations nécessaires au réseau national.
- En accompagnant ce mouvement par la formation de responsables féminines dans notre réseau, sur les questions relatives aux discriminations dont elles sont victimes, sur la citoyenneté
Lobjectif de ce mouvement est de restaurer et faire respecter les droits fondamentaux des femmes des quartiers et de leur donner les outils nécessaires à un processus démancipation qui les affirmera en tant que citoyennes."
Ecrit par libertad, le Dimanche 15 Décembre 2002, 23:45 dans la rubrique Féminisme pour l'égalité.