Lu sur macite.net : "Les femmes des quartiers, signataires du manifeste Ni putes, ni soumises marcheront dans toute la France, de février au 8 Mars 2003 pour dénoncer le "ghetto" et revendiquer l'égalité des droits.Il n'est pas besoin de sortir de St Cyr pour comprendre que la logique du "ghetto" n'engendre en définitive que l'enfermement et, en conséquence, de nombreux dérapages.
Aussi, particulièrement parce que les jeunes filles des quartiers subissent de plein fouet tous ces dérapages, la Fédération Nationale Des Maisons des Potes, a renforcé depuis deux ans son travail en direction de ces femmes isolées, bafouées, humiliées. Depuis la tenue des Etats Généraux des femmes des quartiers en janvier 2002 à la Sorbonne, il est plus que nécessaire de se mettre en mouvement pour revendiquer le respect de ces droits les plus fondamentaux, c'est devenu une priorité.


De plus en plus nombreuses, de plus en plus déterminées, elles refusent la logique de la loi du plus fort qui prime dans nos quartiers "ghettos". elles dénoncent l'omerta qui ne sert en définitive que les jeunes organisés en bande mafieuses, les intégristes de tous bords et l'extrême droite qui sont devenus des alliés objectifs sur la question des femmes.

Conscientes de la difficulté de se battre sur un terrain miné, les femmes des quartiers tentent de faire voler en éclats l'oppression dont elles sont victimes, qu'elle relève d'une interprétation abusive de la religion, des traditions culturelles archaïques ou tout simplement d'ordre humain, la force physique servant souvent à soumettre la rebelle à l'ordre établi. Nous n'oublions pas les raisons économiques qui malheureusement participent à cet état de fait. En effet, l'indépendance financière favorisant souvent l'émancipation de l'individu, le chômage continue de sévir dans ces parties populaires, sanctionnant les personnes les plus fragilisées, en l'occurrence les femmes. .

C'est pourquoi nous sommes convaincus qu'au-delà du travail de conscientisation et d'organisation, les pouvoirs publics doivent jouer leur rôle afin de stopper la spirale de décomposition de ces quartiers et ainsi favoriser toutes les initiatives qui tendent à les rendre plus humains. Favoriser la mixité sociale et ethnique et casser les ghettos participe à cette logique. Mais il ne suffit pas de repousser la politique d'urbanisation à échelle humaine pour éradiquer, entre autres, le sentiment d'insécurité.

Il faut des mesures réelles et concrètes de lutte contre le chômage. Le malaise des banlieues pourrait disparaître si une réelle volonté politique voit le jour. En attendant, la Fédération Nationale Des Maisons Des Potes continue à uvrer pour que la notion de citoyenneté avec son principe d'égalité ne sombre pas dans l'oubli. La République ne saurait continuer à ignorer l'ensemble de ses enfants.

La prochaine initiative, porteuse d'espoir saura faire la démonstration que dans ces quartiers populaires ça bouge, mais dans le bon sens. La marche des femmes des quartiers contre le ghetto et pour l'égalité des droits démarrera en février 2003 pour aboutir le 8 mars. Cette marche sera donc un symbole fort de la journée mondiale des femmes.
Depuis les Etats Généraux des femmes des quartiers, les comités de vigilance se multiplient aux quatre coins de l'hexagone. Les Maisons des Potes et de nombreuses associations porteront avec force nos revendications :
La mise en place d'une politique d'Etat volontariste afin de renforcer les valeurs républicaines et favoriser la paix sociale, la reconnaissance des associations et en particulier des associations de Femmes des quartiers comme des acteurs à part entière de la démocratie locale et participative, une politique de la ville en faveur de la mixité, une politique familiale qui permet d'alléger les contraintes quotidiennes pesant sur les femmes, une politique de l'emploi volontariste, une politique éducative mixte et démocratique
Pour continuer cette bataille de longue haleine, dès février 2003 une caravane sillonnera une vingtaine de villes en France afin de conscientiser la population face aux difficultés des femmes. Elle se terminera par un grand rassemblement national le 8 mars 2003 à Paris. La marche sera relayée par Pote à Pote et macite.net , et pour tous renseignements n'hésitez pas à nous contacter à la Fédération Nationale des Maisons des Potes au 01 44 93 23 23."