Lu sur Observatoire des inégalités : "La petite enfance est un domaine où la coparentalité est peu active dans les faits. Les différentes étapes de la délégation de la garde de son enfant à un tiers, telles que la prise de décision, la procédure d’inscription, etc., soulignent l’omniprésence des femmes et le désintérêt relatif des hommes. Ce partage inégal des rôles parentaux se confirme dans les relations courantes instaurées avec le service de garde, les mères assurant la majorité des tâches et interactions quotidiennes liées à l’enfant, alors que les pères se singularisent par le caractère ponctuel de leurs interventions, signe manifeste et permanent de leur autorité. Cet article a pour objet de montrer comment les institutions de socialisation de la petite enfance - les crèches collectives et les assistantes maternelles -, contribuent à leur manière à reproduire cette division sexuée des rôles parentaux. La « survalorisation du rôle maternel » qu’elles pratiquent, en s’appuyant sur des arguments psychologiques, affectifs ou médicaux, conforte ainsi la hiérarchie sexuelle des responsabilités entre parents.
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Cet article a fait l’objet d’une première publication dans Recherches et Prévisions n° 80 - juin 2005, Dossier "Petite enfance". Il est ici repris avec l’aimable autorisation de l’éditeur.