Parlons cul...
Lu sur Indymédia Grenoble : "CAUTION: Evidemment, tout ce qui est dit ci-dessous est valable a priori pour tout-E-s, sachant qu'aucune donnee ne peut demontrer une difference fondamentale de fonctionnement biologique entre femelle, hermaphrodite, transsexuel-le et male au niveau du plaisir corporel. En particulier, la queue est une vulve cousue au cours de l'embryogenese (12ieme semaine de gestation et l'hermaphrodie c'est quand la vulve est "a moitie" cousue), les mecanismes hormonaux fondamentaux, et cela quelque soit le systeme de regulation en cause (ex: regulation de la temperature du corps, du cycle veille-someil etc), sont les memes quelque soit le traitement de la vulve au cours de l'embryogenese.
Ce texte est d'abord venu en reaction a celui de Caille. Mais il s'est transforme en texte lui-meme.
J'ajouterais a la liste des lectures potentiellement interessante donnee par Caille un article paru dans "Pour la sciences" qui se trouve au salon du 10 de la traverse, et dont le titre est "les circuits nerveux du sexe". Cet article est ultra phallocentre au sens ethymologique du terme: ca parle que du penis. Et en fait, cela s'explique par le fait que l'angoisse de "l'impuissance" a rendu les etudes sur la queue communes. Alors que ce qui interesse plus les recherches sur la foune, c'est evidemment son "potentiel de fecondite" et l'angoisse de la "non-fertilite" qui y est automatiquement associee par la dictature en place.
Toutefois, les resultats de neurophysiologie etc nous apprennent qu'il y a deux centres nerveux pour le declenchement de l'orgasme. Un qui se trouve dans la moelle epiniere (en gros, dans la colonne vertebrale), l'autre dans le lobe cerebral frontal (en gros derriere le front). Le premier declenche l'orgasme en partant de stimulations dites "peripheriques" (en gros quand on se caresse, jusqu'a ce que ca parte), le second (frontal) declenche l'orgasme en partant de l'imagination (c'est la qu'on trouve les fantasmes).
Les deux modes de declenchement de l'orgasme sont disponibles sauf inhibition, ou "empechements organiques" (ex: lesions etc).
Dans les mecanismes d'inhibition, on trouve les croyances. Et en particulier, le postulat productiviste de Cuvilier (?), d'apres Preciado (conference sur la genealogie du gode), a laisse des traces. Cuvier (?) postule que le cul est UNIQUEMENT fait pour se reproduire, et que la "perte de semence=perte d'energie dans le systeme de production=> desequilibre=> catastrophe". Hypothese de Chtoun: L'echappatoire pour baiser en societe, mais seul-e, c'est de faire appel a un contexte socialise du cul dans l'imaginaire ("fantasme"). De la on comprend mieux la difficulte rencontree par une majorite de personnes (quelque soit le genre) pour avoir un orgasme sans l'ancrer dans un fantasme, le fantasme n'etant rien d'autre qu'une pratique sexuelle socialisee interiorisee (donc imaginable et vivable/brodable de memoire).
Donc en gros, on peut distinguer deux types de branlette: la socialisee qui fait appel a des fantasmes, et la non-socialisee a laquelle une stimulation online reelle suffit.
J'ajouterais aussi que les parties genitales ne sont pas les seules a pouvoir declencher des orgasmes contrairement a la vision productiviste du corps qu'on nous inculque depuis minus et qu'on continue de nous inculquer via les representations culturelles mediees par les "media de masse majoritaires" (livres, films, chansons, emissions, articles scientifisant qui refusent de reflechir a la portee ideologique de leurs interpretations partiales des donnees de base). Promis, rien de tel qu'un orgasme par le gros orteil!
Conseil: solliciter des lechages/caresses des parties sensibles du corps (Cf. l'homonculus), se concentrer sur les sensations en depassant l'effet de chatouille "reflexe" qui semble n'etre qu'un effet de resistance du conditionnement productiviste (ex: c'est souvent associe a une gene)…et c'est la que l'on developpe, a force d'apprentissage, l'orgasme par n'importe ou!
Quelque soit le type de pratique (faire la vaisselle, se branler, fouttre un pain pour se defendre), les pratiques sont sensori-motrices par definition : c'est toujours base sur une histoire de sens et de muscles, et cela meme quand c'est interiorise. De la, les pratiques sont forcement le fruit d'un apprentissage sensori-moteur, et sont donc modifiables par apprentissage. Dans apprentissage, il y a essai et repetition. L'adage des institutions educatives dictatoriales "les vertues de l'enseignement sont dans la repetition" est valide, et cela quelque soit notre age. De plus, contrairement a ce qu'on nous raconte pour qu'on se decourage a changer, ou pour "excuser" le fait "qu'on ne se refasse pas", on apprend jusqu'à sa mort!!! Meme si les neurones crevent, les connexions continuent de se faire! C'est super non?
Evidemment, tout ceci n'est pas la pour entretenir une culpabilite gratuite bien etablit par l'education (qui se fait donc jusqu'a la mort) de la dictature en place, mais juste pour dire qu'a force de perseverance, on a la possibilite d'arriver a vivre autrement que dans les limites qu'on nous persuade etre capables de vivre. La bataille est avant tout psychologique.
Avec l'idee d'apprentissage, on retombe sur la memoire. Ne vous inquietez pas de retrouver dans votre imaginaire (fantasme, reves etc) les personnes les plus fraichement ou fortement associées a des parties de cul. C'est juste que l'experience est disponible en memoire et assez recente pour etre aisement credible.
Sinon, pour ce qui est des copines qui arrivent a partir sans fantasme, je suis prete a parier que ce sont des personnes qui justement travaillent a la resistance contre l'oppression de leur corps.
D'ailleurs, ne vous etonnez pas de croiser des femmes qui ont travaille a dissocier la branlette des fantasmes: les images de cul socialisees en memoire peuvent etre plus souvent associe-e-s a des souvenirs HORRIBLES qu'a des choses agreable. Et "horrible" n'est pas obligatoirement une "boucherie", un "manque d'attention", un comportement devalorisant, peut legitimement suffire. Du coup, quand on est d'un groupe sexuellement defavorise, il vaut peut-etre mieux au moins dans un premier temps avoir recours a la branlette non-sociale.
"Faut-il etre pour ou contre l'orgasme issu de la branlette non-sociale"? Perso, je suis pour un max de diversite des plaisirs pourvu que personne ne soit lese-e.
Chtoun
Ce texte est d'abord venu en reaction a celui de Caille. Mais il s'est transforme en texte lui-meme.
J'ajouterais a la liste des lectures potentiellement interessante donnee par Caille un article paru dans "Pour la sciences" qui se trouve au salon du 10 de la traverse, et dont le titre est "les circuits nerveux du sexe". Cet article est ultra phallocentre au sens ethymologique du terme: ca parle que du penis. Et en fait, cela s'explique par le fait que l'angoisse de "l'impuissance" a rendu les etudes sur la queue communes. Alors que ce qui interesse plus les recherches sur la foune, c'est evidemment son "potentiel de fecondite" et l'angoisse de la "non-fertilite" qui y est automatiquement associee par la dictature en place.
Toutefois, les resultats de neurophysiologie etc nous apprennent qu'il y a deux centres nerveux pour le declenchement de l'orgasme. Un qui se trouve dans la moelle epiniere (en gros, dans la colonne vertebrale), l'autre dans le lobe cerebral frontal (en gros derriere le front). Le premier declenche l'orgasme en partant de stimulations dites "peripheriques" (en gros quand on se caresse, jusqu'a ce que ca parte), le second (frontal) declenche l'orgasme en partant de l'imagination (c'est la qu'on trouve les fantasmes).
Les deux modes de declenchement de l'orgasme sont disponibles sauf inhibition, ou "empechements organiques" (ex: lesions etc).
Dans les mecanismes d'inhibition, on trouve les croyances. Et en particulier, le postulat productiviste de Cuvilier (?), d'apres Preciado (conference sur la genealogie du gode), a laisse des traces. Cuvier (?) postule que le cul est UNIQUEMENT fait pour se reproduire, et que la "perte de semence=perte d'energie dans le systeme de production=> desequilibre=> catastrophe". Hypothese de Chtoun: L'echappatoire pour baiser en societe, mais seul-e, c'est de faire appel a un contexte socialise du cul dans l'imaginaire ("fantasme"). De la on comprend mieux la difficulte rencontree par une majorite de personnes (quelque soit le genre) pour avoir un orgasme sans l'ancrer dans un fantasme, le fantasme n'etant rien d'autre qu'une pratique sexuelle socialisee interiorisee (donc imaginable et vivable/brodable de memoire).
Donc en gros, on peut distinguer deux types de branlette: la socialisee qui fait appel a des fantasmes, et la non-socialisee a laquelle une stimulation online reelle suffit.
J'ajouterais aussi que les parties genitales ne sont pas les seules a pouvoir declencher des orgasmes contrairement a la vision productiviste du corps qu'on nous inculque depuis minus et qu'on continue de nous inculquer via les representations culturelles mediees par les "media de masse majoritaires" (livres, films, chansons, emissions, articles scientifisant qui refusent de reflechir a la portee ideologique de leurs interpretations partiales des donnees de base). Promis, rien de tel qu'un orgasme par le gros orteil!
Conseil: solliciter des lechages/caresses des parties sensibles du corps (Cf. l'homonculus), se concentrer sur les sensations en depassant l'effet de chatouille "reflexe" qui semble n'etre qu'un effet de resistance du conditionnement productiviste (ex: c'est souvent associe a une gene)…et c'est la que l'on developpe, a force d'apprentissage, l'orgasme par n'importe ou!
Quelque soit le type de pratique (faire la vaisselle, se branler, fouttre un pain pour se defendre), les pratiques sont sensori-motrices par definition : c'est toujours base sur une histoire de sens et de muscles, et cela meme quand c'est interiorise. De la, les pratiques sont forcement le fruit d'un apprentissage sensori-moteur, et sont donc modifiables par apprentissage. Dans apprentissage, il y a essai et repetition. L'adage des institutions educatives dictatoriales "les vertues de l'enseignement sont dans la repetition" est valide, et cela quelque soit notre age. De plus, contrairement a ce qu'on nous raconte pour qu'on se decourage a changer, ou pour "excuser" le fait "qu'on ne se refasse pas", on apprend jusqu'à sa mort!!! Meme si les neurones crevent, les connexions continuent de se faire! C'est super non?
Evidemment, tout ceci n'est pas la pour entretenir une culpabilite gratuite bien etablit par l'education (qui se fait donc jusqu'a la mort) de la dictature en place, mais juste pour dire qu'a force de perseverance, on a la possibilite d'arriver a vivre autrement que dans les limites qu'on nous persuade etre capables de vivre. La bataille est avant tout psychologique.
Avec l'idee d'apprentissage, on retombe sur la memoire. Ne vous inquietez pas de retrouver dans votre imaginaire (fantasme, reves etc) les personnes les plus fraichement ou fortement associées a des parties de cul. C'est juste que l'experience est disponible en memoire et assez recente pour etre aisement credible.
Sinon, pour ce qui est des copines qui arrivent a partir sans fantasme, je suis prete a parier que ce sont des personnes qui justement travaillent a la resistance contre l'oppression de leur corps.
D'ailleurs, ne vous etonnez pas de croiser des femmes qui ont travaille a dissocier la branlette des fantasmes: les images de cul socialisees en memoire peuvent etre plus souvent associe-e-s a des souvenirs HORRIBLES qu'a des choses agreable. Et "horrible" n'est pas obligatoirement une "boucherie", un "manque d'attention", un comportement devalorisant, peut legitimement suffire. Du coup, quand on est d'un groupe sexuellement defavorise, il vaut peut-etre mieux au moins dans un premier temps avoir recours a la branlette non-sociale.
"Faut-il etre pour ou contre l'orgasme issu de la branlette non-sociale"? Perso, je suis pour un max de diversite des plaisirs pourvu que personne ne soit lese-e.
Chtoun
Ecrit par libertad, le Samedi 5 Février 2005, 18:11 dans la rubrique Sexualité et amour libre.
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